Les palangres : montages et poses

palangre

Les palangres sont des engins de pêche utilisés depuis la nuit des temps. Ce sont des lignes dormantes, à hameçons uniques ou multiples, montés en dérivation sur une ligne maîtresse qui peut aller, pour les modèles professionnels, jusqu’à une centaine de kilomètres. La législation actuelle autorise 60 hameçons (en deux palangres de 30 hameçons) mais une vingtaine d’hameçons bien posés permettent des pêches fructueuses et régulières. Les pêcheurs qui utilisent des montages fins retrouvent les sensations que leur apportent les pêches à la ligne qu’ils pratiquent habituellement.

Les Montages

Les lignes maîtresses sont aujourd’hui constituées en monofilament PERLON de 120 à 150/100e de diamètre pour le bar, la daurade ou le merlu. Pour les palangres de fond à congres ou à raies, on utilise également de plus en plus le monofilament (200 à 250/1ooe), moins sensible au courant, plus léger et plus raide que les tresses, qui, en outre, s’emmêlent plus facilement.

L’efficacité du montage repose sur la liaison ligne maîtresse-avançon qui doit être très fluide et qui aujourd’hui emprunte aux palangres espagnoles le système de liaison par émerillon entre deux ligatures, simple et très efficace pour éviter les emmêlages.

Les avançons font appel à des monofilaments de nouvelle génération (SIGLON – TEFLON) de 40/100e à 50/100e pour le bar et la daurade et à des perlons de 140à 160/100e pour le congre. Les hameçons sont en règle générale des octopus 2/0 à 4/0 pour le bar et la daurade et 7/0 à 8/0 pour le congre.

LES CONFIGURATIONS DE POSE

1) Palangre verticale:

Système simple composé d’une ligne maîtresse d’une vingtaine de mètres (ou plus en fonction de la profondeur) munie de 3 à 5 avançons de 1m environ, espacés de 3 à 5 mètres. Cette configuration est satisfaisante pour les bars et les daurades grises ou roses.

2) Traînard sur le fond:

Ce système est bien adapté à la pêche aux daurades royales, poissons chipoteurs par excellence. Le traînard, très long (20 ml. comporte deux ou trois empiles qui coulissent sur le bas de ligne et se bloquent sur une perle en fin de course. La daurade peut donc engamer sans ressentir de résistance. Nous conseillons de choisir pour cette pêche des hameçons au carbone à palette n°1à 3/0, très piquants et très légers, qui offrent la moindre résistance à l’aspiration.

3) Palangre tournante:

La maîtresse est immergée à une brasse et demie environ au-dessous de la surface. Une bouée lestée en fin de palangre permet aux bateaux de passer sur la maîtresse sans la couper. Pour les palangres composées d’une dizaine d’hameçons et plus, il faut prévoir des flotteurs intercalaires piqués tous les quatre hameçons pour maintenir la maîtresse parallèle à la surface. Il faut également disposer d’une zone d’évitage suffisante, vierge de tout engin de pêche, la palangre s’orientant dans le sens du courant et tournant avec la marée. C’est un bon système pour le bar et le lieu. Les appâts peuvent être remplacés par des leurres de type virgule dès que le courant dépasse 2 nœuds.

4) Palangre pélagique flottante:

C’est le système professionnel des palangres à bar. Pour la plaisance, une quinzaine d’hameçons suffisent par engin. Les flotteurs intercalaires sont simplement piqués tous les quatre hameçons. La palangre est tendue entre deux orins de mouillage.

5) Palangre pélagique de fond:

Dérivée de la palangre à merlu espagnole, cette pose convient bien à la pêche aux lieus et aux daurades grises et roses en grande profondeur (30 m et plus). La ligne mère est fixée à une ou deux brasses au-dessus du mouillage et une bouée centrale piquée à un hameçon la décolle du fond.

6) Palangre de fond:

Raie, turbot, congre, julienne, daurade, bar.
Elle est posée sur le sable ou sur la roche; pour ce dernier usage, ligne maîtresse et avançons doivent être de fort échantillonnage. C’est la palangre classique par excellence.

LE BAR

On dit souvent que le lançon est l’appât roi pour le bar. Mais il est aussi difficile à trouver qu’à conserver, et si on vérifie le contenu de leur estomac, on s’aperçoit que le bar engloutit la faune la plus diverse. En pratique, certains appâts faciles à trouver valent bien le lançon.
• Le gobie: facile à pêcher au casier ou la ligne, très vivace, le bar en raffole.
• Le Pich-Glaz des Bretons (petite vieille); facile à pêcher au casier à crevette ou à la nasse avec du crabe écrasé, il faut préférer le mâle, plus attractif, reconnaissable à son appareil génital externe bleu pervenche.
• Le crabe vert: appât de tout premier ordre adopté par les professionnels. Mou ou franc, il est meilleur.
• Les bivalves: les couteaux et les vernis donnent des résultats constants,
• Le bouquet: bon mais fugace; tous les poissons en sont friands.
• L’arénicole: très bon appât, mais comme le bouquet, peu sélectif.

LE LIEU

• Le meilleur appât est incontestablement la gravette blanche (néréide de sable). Dans ce cas relever la palangre au bout de quelques dizaines de minutes au maximum.

LA DAURADE

• Gravette rouge, arénicole, bivalves, crevettes pour les daurades grises et royales; la tête de sardine est égaiement fameuse pour la daurade rose.