Anode pour bateau : définition, différents type et installation

anode bateau

Une anode sert à protéger les pièces métalliques immergées d’un bateau

L’anode, c’est la meilleure protection d’un bateau contre la corrosion des pièces métalliques qui le compose. Embase moteur, hélice, étambot, aiguillots, clous, coque… toutes ces pièces se corrodent si elles sont en laiton, bronze, acier ou aluminium. Les effets corrosifs sont très importants dans l’eau de mer où les bateaux subissent des phénomènes électrolytiques et électrochimiques prolongés.

Au moment du carénage, un des points important est de vérifier l’état des anodes. Ces dernières ont pour rôle de protéger les pièces métalliques immergées (hélice, passe-coque, embase moteur, etc.) et le circuit d’eau de refroidissement. Elles sont présentes sur tous les bateaux quel que soit leur matériau de construction. Sur le marché, on trouve des anodes de qualité différente qui sont réalisées à base de zinc ou d’aluminium. Le choix et le type sont importants.

La corrosion est un phénomène naturel. Elle se manifeste lorsque deux matériaux sont plongés dans un liquide conducteur, dans notre cas, l’eau de mer ou saumâtre. L’un des deux matériaux joue le rôle d’anode l’autre de cathode. Sur un bateau, les pièces immergées sont réalisées avec des matériaux tels que le laiton, l’acier, l’inox etc. Tous ces matériaux ont des potentiels différents. Il en résulte que celui qui a le potentiel le plus faible joue le rôle d’anode et se corrode rapidement, par exemple, une hélice en bronze ou alliage de cuivre en présence d’inox.

La première constatation est sa couleur, s’il y a corrosion, elle devient rouge et lorsque l’on tape dessus avec un objet métallique, elle a un son cristallin. Arrivée à ce point, elle devient cassante et doit être remplacée. Pour éviter ce phénomène, on place des anodes dont le but est de protéger les pièces métalliques (cathodes) et de se consommer.

Les différentes anodes

Certains plaisanciers partent du principe qu’une anode est consommable donc que les moins chères feront l’affaire. D’autres ont trouvé des anodes qui se consomment lentement ce qui fait qu’elles durent plus longtemps. Certains vont même jusqu’à réaliser leur propre anode en fondant du zinc de récupération comme des gouttières. Toutes ces personnes sont dans l’erreur.
En effet, une anode doit être composée de zinc d’une pureté minimale de 99,996%, avoir une teneur en fer inférieure à 0,0014% et répondre à des normes précises, pour le zinc NC431990 (Marine Nationale), pour l’alu MIL-A-24779 et pour le magnésium MIL-A-21412.

Se référer à un catalogue de spécialiste

En France, la société Vidal Diffusion Marine en a fait une de ses spécialités. Vous trouverez dans son catalogue des modèles pour les lignes d’arbre, de gouvernail, d’embout d’arbre, pour propulseur, pour hélices spécifiques, les barreaux à boulonner, les kits complets pour moteur (Mercruiser, Volvo, etc.) et plus de 200 modèles pour les moteurs in-bord et hors-bord. Il faut savoir que pour les moteurs hors-bords, certaines anodes jouent le rôle de dérive et sont spécifiques à chaque moteur.

Zinc, alu ou magnésium

En règle générale, un voltage plus élevé donne une meilleure protection. Celles en aluminium ((potentiel -1,1 volt) assurent une protection plus efficace que celles en zinc (potentiel -1,04 volts), ont une durée de vie plus longue de l’ordre de 50%, conviennent à tous type d’eau et sont sans danger pour l’environnement, mais elles sont moins courantes sur le marché.
Le magnésium avec une densité de -1,5 volts assure une bonne protection, mais attention, elles ne peuvent pas être utilisées en milieu salin (eau de mer) ni sur les embases en aluminium. En pratique, elles sont réservées au fluvial.
Certains modèles, dits Mercatal, sont à base d’aluminium chimiquement pur avec addition d’éléments activant (zinc et magnésium Mg).

Bien se protéger

En eau de mer et saumâtre, sur tous types de bateaux (alu, polyester, acier), on utilisera des anodes en alu/zinc.
En eau douce polluée, ce sera des anodes en aluminium.
En eau douce propre, sur les bateaux en polyester ainsi que sur ceux en acier, on mettra de l’alu/Mg alors que sur les bateaux en alliage les modèles seront en aluminium.

Les points principaux à protéger sur un moteur in-bord sont l’arbre et son embase, l’hélice et sa chaise, éventuellement les ferrures du safran.
Sur une coque en acier, on place les anodes à proximité de l’hélice (arbre et chaise) et du gouvernail. Sur un bateau de 10 mètres, il faut 4 à 5 Kg d’anodes pour protéger toute la surface immergée du bateau.
Pour une coque en alliage léger, il existe des anodes spécifiques et des pendanodes en aluminium que l’on place autour du bateau dans les ports pour faire barrière à la corrosion (2 sur un bateau jusqu’à 12 mètres, 4 entre 12 et 14 mètres).

Les embases des moteurs ainsi que les propulseurs d’étrave sont presque toujours réalisés en alliage d’aluminium. Pour les protéger, il faut s’orienter vers des anodes spécifiques en alu.
Pour les moteurs hors-bords, les constructeurs ont prévu des emplacements pour les anodes. Il est impératif de les respecter et de prendre les anodes correspondant au moteur.
Pour les moteurs in-bord, certaines marques sont équipées d’anodes. Celles-ci sont généralement placées sur le circuit d’eau.

La bonne installation

Pour assurer une efficacité maximum, la liaison mécanique avec les pièces à protéger (arbre, safran, hélice) doit être parfaite. En aucun cas, on ne doit mettre un produit entre l’anode et le métal à protéger. De même, elle doit être en contact avec l’eau donc ne jamais les recouvrir d’antifouling ou de peinture.
La durée de vie des anodes est en moyenne d’une année.